Les avis et les notes donnés aux établissements scolaires du monde entier par les utilisateurs de l'application de cartographie Google Maps seront désactivés fin avril, a appris mercredi l'AFP auprès du géant américain de la tech.
"Cette décision est due à la présence récurrente de contributions hors sujet, nuisibles et contraires à nos politiques", a indiqué un porte-parole de l'entreprise américaine.
"Pitoyable collège", "pourri" ou encore "professeurs horribles" font ainsi partie des commentaires que l'on peut trouver sur les pages de collèges parisiens, comme l'a constaté mercredi un journaliste de l'AFP.
Le groupe précise que cette mesure s'appliquera aux "établissements d'enseignement général" dans le monde entier et sera mise en place fin avril. Son déploiement devrait prendre plusieurs semaines.
Les avis et notes déjà existants seront aussi supprimés.
L'application Maps de Google permet aux utilisateurs de noter sur une échelle de 1 à 5 les endroits où ils se rendent et de laisser toutes sortes de commentaires. Si la pratique est courante pour des hôtels et des restaurants, elle donne également la possibilité de noter des écoles primaires, des collèges ou des lycées.
Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Education s'est "réjoui du choix de Google de désactiver les avis sur les fiches des établissements scolaires".
"Cette demande, à l'initiative du ministère, vise à protéger l'institution et les personnels de l’Éducation nationale. En effet, nombre de ces avis pouvaient servir de tribune pour différentes revendications d'intérêt sans possibilité de contradictoire ou de réponse", a-t-il ajouté.
Ces dernières années, plusieurs syndicats enseignants avaient dénoncé l'apparition de ces notations.
"C'est une bonne nouvelle que ce ne soit plus possible, car l'espace d'avis et de notation était devenu un défouloir, un lieu de règlement de comptes pour certains élèves ou parents, de manière publique", a réagi auprès de l'AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.
Pour Jean-Rémi Girard, président du Snalc, "c'est beaucoup mieux de ne pas avoir ces avis", car "ce n'est absolument pas sain comme mode de fonctionnement".
"Nous sommes clairement satisfaits", a renchéri auprès de l'AFP Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, pour qui "la protection des personnels passe aussi par la protection de l'école publique".
Face aux différents classements des établissements, le ministère de l'Education a mis en place des "indicateurs de valeur ajoutée" des lycées et des collèges (Ival et Ivac). Ils ont pour objet de prendre de la distance avec les taux bruts de réussite au bac ou au brevet, souvent les plus scrutés par les parents.
A.Louis--LCdB