Bruno Le Maire propose d'unifier une partie de la dette publique en Europe pour créer un "euro de référence" / Photo: JULIEN DE ROSA - AFP/Archives
L'ex-ministre de l'Economie français Bruno Le Maire a plaidé samedi pour une "mise en commun" d'une partie des dettes des pays européens afin d'aider à créer un "euro de référence" face au "roi dollar qui vacille" dans un contexte de fortes tensions commerciales avec les Etats-Unis.
Sur X, celui qui a dirigé Bercy pendant sept ans a appelé samedi à ce que la Commission européenne étudie "la mise en commun de toutes les dettes nationales" européennes "au-dessus d'un plafond de 50% d'endettement".
Il a également proposé "de fondre en un seul titre" les titres de la Banque européenne d'investissement (BEI) et ceux de la dette commune européenne issue du plan de relance de 750 milliards d'euros décidé en 2020 en pleine pandémie de Covid, qui sera remboursée jusqu'en 2058.
Pour Bruno Le Maire, ces décisions "accélèreront la création d'un marché attractif de la dette européenne", ce qui permettrait de "financer nos investissements à un prix abordable", notamment via une "nouvelle émission de dette en commun".
Renforcer l'euro dans les échanges, c'est également donner aux pays de la zone des "leviers de négociation avec leurs partenaires commerciaux, Etats-Unis compris", estime Bruno Le Maire, qui a quitté Bercy en septembre 2024 lors de la nomination du gouvernement Barnier.
"Pour la première fois depuis 1945, les Européens ont entre les mains une heure opportunité unique de faire de l'euro une monnaie de référence mondiale" face au "roi dollar qui vacille sur son trône, sous les coups de ses propres sujets, le président des Etats-Unis (...) en tête."
Bruno Le Maire a également plaidé pour "accélérer la mise en place d'un euro numérique", un projet de la Banque centrale européenne (BCE), pour s'affranchir de "Visa, Mastercard ou Paypal", américains.
L'imposition de droits de douane par le président américain Donald Trump a mené les investisseurs internationaux à se délester massivement de tous les grands actifs américains, dont le dollar, la monnaie de référence pour les échanges internationaux.
Le dollar a perdu 5% face à l'euro depuis le 2 avril et plus de 8% depuis l'investiture de Trump le 20 janvier.
Une grande partie des droits de douane décidés à l'encontre de l'Union européenne sont pour l'heure suspendus, Donald Trump s'étant dit jeudi sûr "à 100%" qu'un accord serait trouvé avec l'UE sur le sujet.
I.Mertens--LCdB